VIZILLE, berceau de la révolution; déclaration du duc de vendôme (extraits).

Publié le par DAN

 

 

"Grenoble, le parlement protestataire est exilé par le duc de Clermont-Tonnerre, qui commande la province. Au jour fixé du départ des magistrats, le 7 Juin, le tocsin sonne et rassemble une ville déjà pleine de monde : c'est le jour du marché. Toute la montagne alentour descend prêter-main forte. Les soldats de Clermont-Tonnerre sont lapidés par les tuiles jetées du haut des toits. L'émeute est si violente que le représentant du roi capitule et laisse le parlement se réinstaller.
Mais elle a fait naître aussi une institution révolutionnaire: un "comité central", dominé par des avocats comme Mounier et Barnave, et qui convoque de sa propre autorité, à la fin juillet, des Etats provinciaux.
Dans le grand château du riche négociant Perier, où se réunissent les trois ordres, l'assemblée de Vizille annonce une époque nouvelle ..." 
François FURET "La révolution française" p.268, s. (Biblio)

Vizille, "Berceau de la Révolution française" (Site de la ville)






































Le prince rend hommage aux combattants du Vercors lors de son séjours en Dauphiné.



"Cette visite est un signe. Le château de Vizille est un haut lieu de l’histoire de France : vous l’avez souligné à l’instant. Et me voici Jean d’Orléans, Jean de France, prince français, issu de la dynastie nationale si liée à toute notre histoire commune ... Or, qu’était concrètement la pensée ou le fort sentiment qui animait les représentants de l’époque, et cela indépendamment des idées, voire des idéologies des uns et des autres ? C’est qu’il fallait une représentation libre en face de l’Etat. Cet Etat était, bien sûr, à l’époque, l’Etat royal qui, malgré des défauts, en particulier sa dette, était, l’un des meilleurs du temps, dans son administration singulièrement. Il avait besoin de réformes. ...  
juillet 1789. Le problème transposé à Paris aurait dû donner son juste fruit. L’Etat capétien n’avait-il pas assuré son autorité en garantissant et en favorisant jadis la liberté communale ? On ne refait pas l’histoire, mais il est permis de penser que l’Etat aurait eu tout à gagner à constituer une représentation nationale forte, cohérente, vraiment décentralisée, c’est-à-dire issue de tous les territoires de France, liée à la vie réelle des régions. Cela s’est passé autrement. Trop de privilèges, trop d’habitudes, trop de réformes à faire - des réformes que tout le monde veut… pour les autres, mais pas pour soi ! -, trop d’idéologies allant dans tous les sens. ... juillet 1790. La fête de la fédération aurait pu être l’illustration de cette entente entre l’Etat et la représentation nationale, elle-même émanée concrètement de toutes les forces vives de la Nation. Etat fédérateur et représentants fédérés de l’unique et indivisible Nation française sont faits en principe pour s’entendre : c’était l’idée, c’était le projet. Vous savez comment à cette brise d’espérance a succédé la tempête. ...aujourd’hui les termes du débat sont, mutatis mutandis, sensiblement les mêmes. C’est l’éternelle dialectique en France de l’Etat et des libertés, ces libertés que le peuple français, avec son enthousiasme historique bien connu, appelle « la Liberté » dont il se fait héroïquement le champion. Les hommes politiques français connaissent tous parfaitement cette dialectique qui n’est pas en soi mauvaise mais qu’il faut constamment orienter vers l’intérêt commun, ce que je me permets d’appeler tout simplement le Bien commun qui n’est pas, comme chacun sait, une simple addition de biens particuliers, mais qui les transcende par nécessité. ...
L’art politique ne consiste-t-il pas à composer, à concilier, autant que faire se peut, tout en prenant les décisions qui s’imposent. Plutôt que d’opposer, fédérer ? J’ose terminer sur ce mot qui, chez vous, chez nous, est le complément du beau mot de liberté.

Mesdames et Messieurs, je vous remercie".

Discours du Prince Jean de France devant les élus du Conseil général de l’Isère, au Château de Vizille, le vendredi 19 octobre 2007.
Le texte intégral sur son site "Gens de France".

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