MIRABEAU Libertin engagé ?

Publié le par DAN

 

  "L'Isha nous étale avec pompe le chef d'oeuvre par lequel l'architecte de l'univers a clos son sublime ouvrage, cette âme de la reproduction, la femme, dont la faiblesse organique indique, il est bien vrai, combien elle est inférieure en puissance à l'homme, mais qu'une éducation virile et libérale, au lieu d'une instruction nécessairement superficielle qu'on lui donne aujourd'hui, assimilerait davantage à la nature de l'homme qu'elle égale en perfectionnement, et lui ferait participer avec une vraie égalité de doits à la jouissance de la vie civile."

Préface (extrait) à l'édition de 1833 de L'Errotika Biblion citée par G. Appolinaire.

"Arrêté le 14 Mai 1777, l'amant de Sophie fut enfermé à Vincennes le 8 Juin 1777 et n'en sortit que le 17 Novembre 1780.
Le marquis de Sade était au donjon depuis le 14 janvier de la même année .. Mais le marquis de Sade devait lui révéler sa présence .. le 28 Juin 1780 .."
Le Marquis de Sade s'attirera cette réplique de Mirabeau :" Mon nom est celui d'un homme d'honneur qui n'a jamais disséqué ni empoisonné de femmes, qui vous l'écrira sur le dos, à coups de canne, si vous n'êtes pas roué auparavant .." 

 
"Retirez-vous, censeurs atrabilaires;
Fuyez, dévots, hypocrites ou fous,
Prudes, guenons, et vous, vieilles mégères,
Nos doux transports ne sont pas faits pour vous."

Epigraphe "Le Rideau levé ou l'Education de Laure."

Dans sa biographie de Mirabeau, J-P Desprat fait une présentation toute en nuance de la production littéraire de Mirabeau.
Production littéraire, l'expression est appropriée car au delà de ses goûts personnels l'auteur doit se soucier de vendre sa production pour améliorer le sort de sa compagne et de sa fille.
Travailler pour "gagner sa vie", une préoccupation bien bourgeoise.
Mais de son essai sur le Despotisme, de sa fréquentation de la franc-maconnerie et de cet autre essai, né lui aussi en prison, sur les "lettres de cachet", réflexion sur l'institution judiciaire, se dessine le portrait d'un homme des Lumières.
Mais aussi avec ce père si englué dans les désordres de la morale, une famille d'intellectuels engagés dirait on aujourd'hui.
Loin des passions morbides des dictateurs à venir, un appétit pour la vie qui donne à aimer ce royaliste révolutionnaire. 


"Il existe deux acceptions au mot libertin (du latin libertinus, esclave qui vient d’être libéré. libertinus signifie affranchi) :
dans sa version d’origine, le libertin est celui qui remet en cause les
dogmes
établis, c’est un libre penseur (ou libertin d’esprit) dans la mesure où il est affranchi, en particulier, de la métaphysique et de l’éthique religieuse ; 
le sens qui prévaut de nos jours se réfère au libertin de mœurs, c’est-à-dire celui qui s’adonne aux plaisirs charnels avec une liberté qui dépasse les limites de la morale conventionnelle et de la sensualité bourgeoise normale, mais aussi, avec un certain raffinement cultivé.
Le libertinage est un mouvement né au XVIIe siècle
."
"Matérialistes, les libertins considèrent que tout dans l’univers relève de la matière, laquelle impose, seule, ses lois. Ils estiment donc que la compréhension du monde relève de la seule raison, reniant, pour beaucoup, la notion de créateur.
Alors que la monarchie française repose sur une légitimité divine, on comprend facilement la menace que pouvaient représenter des individus se voulant indépendants de toute règle imposée du dehors par la morale ou la religion, établie par l’Église, l’État ou la Tradition. Ce d’autant que les libertins appelaient de leurs vœux l’apparition d’une société reposant sur le mérite (et non les privilèges), dans un esprit de justic
e et d’entente sociale."
(Source : Wikipédia.)

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